Les glandes sébacées ne sont pas réparties de façon homogène sur toute la surface du corps. Leur nombre est particulièrement élevé dans la région ano-génitale (400-900/cm2) et dans ce qu’on appelle les zones séborrhéiques (cuir chevelu, visage, poitrine et dos). Elles sont moins nombreuses dans d’autres zones du corps (comme sur l’avant bras). Dans certaines zones comme les angles, les bords des lèvres, l’aréole mammaire, le mamelon, l’anus les lèvres du vagin et les glandes préputiales (glandes de Tyson), les glandes sébacées s’ouvrent directement sur la surface de la peau. Leur taille est variable.
Elles sont plus grandes dans la zone du pubis, du scrotum et de la peau du nez et, par contre, elles sont plus petites au niveau du cuir chevelu. Comme le lit unguéal et les glandes sudoripares, les glandes sébacées sont munies d’un réseau dense de capillaires. Les alvéoles des glandes sébacées et les glomérules des glandes sudoripares sont entourés de plexus nerveux péri-alvéolaires ou péri-glomérulaires, composés de fibres qui perdent leur gaine de myéline au voisinage des adénomes glandulaires. Dans les glandes sudoripares se trouvent de nombreuses terminaisons adrénergiques au niveau de la couche de cellules myoépithéliales des glomérules. A travers celles-ci les impulsions nerveuses peuvent causer de rapides sécrétions. Les cellules sécrétrices sont, quant à elles, entourées de fibres cholinergiques. D’un point de vue histologique, on peut affirmer que les glandes sébacées sont des glandes alvéolaires composites, formées de petites amas de vésicules qui leur donnent une forme de grappe caractéristique.
La sécrétion sudoripare apocrine est intermittente, alors que celle du sébum est continue. Le mécanisme de sécrétion conduit d’abord à une accumulation progressive de sébum à l’intérieur des cellules qui le sécrètent, celles-ci augmentent continuellement en volume et en taille jusqu’à ce qu’elles éclatent. C’est précisément pour cette raison que, non seulement le sébum, mais aussi tout le résidu de la cellule qui l’a produit, se répandent à l’intérieur du follicule. Cette nécrose est alors compensée par une production continue de nouvelles populations cellulaires, issues de groupes de cellules indifférenciées qui ont conservé la capacité de se diviser de façon répétitive. Une fois formées, les nouvelles cellules se détachent des parois du tube et commencent à produire du sébum en migrant à l’abri d’un nouveau follicule où elles se désagrègent en y laissant leur contenu. La fonction des glandes sébacées est influencée par de nombreux facteurs. La sécrétion des glandes sébacées est contrôlée par les hormones stéroïdes, en circulation ou produites localement par les follicules pilo-sébacés à partir des précurseurs issus des gonades et des glandes surrénales (le plus actif étant l’androstanediol). Les glandes sébacées produisent du sébum en abondance durant le développement du fœtus (vernix caseosa du fœtus).
Elles sont actives pendant les premiers mois de la vie. Ensuite elles passent à une phase de dormance relative jusqu’à l’âge de 9 à 10 ans, puis elles se réactivent pendant l’adrénarche. A la puberté, elles recouvrent leur pleine activité et elles sont la cause d’une petite pathologie dermatologique dont l’acné juvénile polymorphe commune est le prototype. Quand il n’y a pas de problème particulier sur le cuir chevelu, la production de sébum subit une réduction brutale chez les femmes pendant la ménopause, tandis que chez les hommes elle diminue seulement très lentement après l’âge de 60 à 70 ans. La sécrétion de sébum est aussi influencée par des facteurs génétiques. La peau grasse est souvent un problème répandu à l’intérieur d’une même famille.
Le facteur régulateur de la sécrétion le plus important est la concentration en hormones androgènes, typiques des hommes, mais également présentes en très faible quantité chez les femmes. En particulier, au niveau des glandes sébacées, on trouve une enzyme, appelée la 5-alpha réductase, qui transforme la delta 7-androstènedione en dihydrotestostérone, un métabolite qui a la capacité d’augmenter notablement la sécrétion de sébum. Le sébum entre dans la composition du film hydrolipidique. En outre, cette masse huileuse contribue à donner au corps son odeur caractéristique qui est personnelle, dans la mesure où la composition de ce lipide varie d’un individu à un autre. Les cellules des glandes sébacées sont riches en enzymes et elles contiennent du glycogène. Le sébum qui en sort et qui s’accumule sur la peau a la composition suivante : triglycérides 30-42 %, cire 20-25 %, acides gras libres 15-25%, squalène 9-12 %, hydrocarbures ramifiés 4-8 %, cholestérol estérifié 2-3 %, cholestérol libre 1-1,5 %, autres substances (comme les monoglycérides, le glycérol etc.) 3-5 %. Une fois produit, le sébum rejoint la surface, à travers les orifices des glandes et des follicules pileux, et il s’insinue entre les espaces de la couche cornée disjointe en se déposant aussi en strates sur les poils. Ainsi, celui-ci se mélange avec les lipides issus de l’épiderme, et avec les composants aqueux de la transpiration et de la sueur, en formant une fine émulsion appelée film hydrolipidique cutané. Le sébum a deux fonctions principales.
La première est de contribuer, avec la sueur, à la formation d’un film hydrolipidique superficiel. C’est une émulsion eau/huile qui protège la peau des agents chimiques (détergents, solvants) et des agressions bactériennes. La seconde fonction est de lubrifier et d’imperméabiliser la surface externe du cheveu en croissance. Le conduit excréteur de la glande sébacée s’ouvre dans la partie supérieure du follicule de façon à lubrifier le cheveu avant qu’il n’apparaisse à la surface de la peau. Dans les conditions normales, la production totale de sébum est de 650 à 700 mg par 24 heures. Après son élimination par un détergent, le film hydrolipidique (émulsion eau/huile formée d’un mélange de sébum et d’eau, venant de la sueur) se reconstitue en un temps relativement court (3 à 6 heures) mais la glande sébacée ne semble pas pouvoir augmenter son activité, par rapport aux valeurs de base, au moyen de lavages fréquents. Le sébum est incapable de s’éliminer lui-même de la tige du cheveu. Le fait que les cheveux puissent devenir “gras”, rapidement après un lavage, est dû à une diminution de la tension superficielle entre les “écailles de kératine” et la cuticule, associée au frottement continu des cheveux entre eux. La vitesse de migration du sébum augmente si les cheveux sont continuellement touchés avec les mains ou brossés. En outre, les individus qui ont des cheveux particulièrement et rapidement gras, le sébum est plus fluide et, donc, il possède une plus grande capacité à migrer.